Le ministre de l’Écologie semble avoir prêché dans le désert. Christophe Béchu a dévoilé, mercredi 25 janvier, les contours du « plan antisécheresse » du gouvernement, dans un entretien au Parisien. Il y a annoncé vouloir « diminuer d’un peu plus de 10 % le volume d’eau prélevée dans nos sous-sols d’ici la fin du quinquennat », soit d’ici 2027. Un objectif ambitieux… mais sans mesures suffisantes pour y parvenir.
Réduction (non chiffrée) des fuites dans les réseaux, développement d’une météo de l’eau – sorte d’Ecowatt hydrique – et communication sur les « conseils simples » pour que tout un chacun économise l’or bleu. Mais rien – ou presque – sur les principaux postes de consommation d’eau.
À propos des bassines de stockage pour l’irrigation (les mégabassines), le ministre s’est montré évasif, rappelant que « la meilleure retenue d’eau, c’est la nappe phréatique », tout en soulignant : « Il n’y a pas d’agriculture sans eau et il serait hypocrite de fixer trop de restrictions à l’agriculture française, ce qui nous pousserait à importer ! »
« Ce plan n’est pas du tout à la hauteur des enjeux »
« Nous sommes inquiets que ce plan ne soit pas du tout à la hauteur des enjeux de transformation nécessaires de notre modèle de consommation et qu’il renforce les inégalités dans l’accès à l’eau », a réagi sur Twitter Marine Tondelier.
Les lacunes : les canons à neige, golfs, agriculture intensive…
La secrétaire nationale des Verts a également listé les lacunes du plan gouvernemental : pas de plan pour sortir l’agriculture intensive de sa dépendance à l’irrigation, « pas de mention des autres usages anachroniques de l’eau comme les canons à neige ou l’irrigation des golfs », « pas de vision à long terme de la production électrique, notamment nucléaire, qui représente 49 % de l’eau douce prélevée », « aucune mention non plus des problèmes de manque d’accès à l’eau des plus fragiles ».
Les détails de ce « plan eau » seront présentés dans quelques semaines.