Allocution de Son Excellence M. Mohamed Muizzu, Président de Maldive à la tribune de l’ONU.

M. MOHAMED MUIZZU, Président des Maldives, a constaté que nous sommes réunis ici aujourd’hui à un moment délicat de l’histoire du monde. L’humanité doit faire face à une série de crises qui ne cesse de s’allonger, a-t-il affirmé, évoquant les conflits, la pauvreté, la faim, les changements climatiques, les inégalités, l’inflation, les migrations, les occupations et la dépendance aux opioïdes. Exhibant une carte mondiale des pays en crise, totalement rouge, il a rappelé que personne n’était épargné. « Nous détournons le regard et continuons à faire comme si de rien n’était », a-t-il martelé, « alors que les alarmes retentissent, l’orchestre continue de jouer les mêmes vieux airs, tandis que le navire tout entier s’enfonce dans des eaux inconnues ». Dans la même veine, il a exhorté l’Assemblée: « Nous avons besoin de Nations Unies dans l’harmonie et non de Nations Unies dans la misère. »

Rappelant que les Maldives fêteraient le soixante-quinzième anniversaire de leur indépendance en 2040, le Président a souhaité que son pays devienne une nation développée à part entière d’ici là. Il a également rappelé qu’en 1965, au moment de son indépendance, son pays était l’un des plus pauvres du monde, mais qu’il avait depuis atteint le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Détaillant son plan de développement fondé sur une productivité accrue, la numérisation d’une économie propulsée par l’intelligence artificielle et la valorisation de la beauté et des ressources marines d’un archipel aux 1 100 îles, il a affirmé que l’économie numérique devrait atteindre 15% du PIB d’ici à 2030.

Dénonçant le retard pris pour la réalisation des ODD, M. Muizzu a rappelé que moins d’un cinquième des cibles fixées en 2015 étaient en passe d’être atteintes d’ici à 2030. Il s’est inquiété de voir le Pacte pour l’avenir suivre la même voie. « Nous ne pouvons pas continuer à nous réunir, à parler, à nous engager, mais sans agir », a-t-il lancé, exhortant à « ne pas laisser ces jours où nous avions une chance, mais pas de volonté, revenir nous hanter ».

Le Président a condamné le « génocide perpétré par Israël à Gaza » et les raids israéliens au Liban qui coûtent la vie à des centaines de civils. Il a dénoncé le ciblage des journalistes palestiniens et libanais par Israël comme une « tentative brutale d’empêcher le monde de connaître les crimes qu’il commet ». Qualifiant ces crimes « d’actes de terrorisme », il a appelé à traduire les responsables en justice. Il a également appelé à la reconnaissance d’un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Face aux changements climatiques, « la plus grave menace pesant sur notre monde », il a expliqué que son pays s’était fixé comme objectif de couvrir un tiers de sa demande électrique grâce à des énergies renouvelables d’ici à 2028. « Au nom du peuple maldivien, je vous implore: faites votre part, agissez dès maintenant! » a-t-il insisté, appelant les pays riches et les pays émergents à respecter les engagements financiers déjà pris, en particulier en matière d’adaptation. Indiquant qu’il avait ratifié l’Accord se rapportant à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et portant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (Accord BBNJ) le matin même, il a appelé les autres États Membres à faire de même.Source :ONU AG/12530
Réalisé par M. Malick Coulibaly pour Groupe Média Afriquenvironnement.com

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