Dans son allocution JOSEPH R. BIDEN, Président des États-Unis, a commencé par rappeler son récent déplacement au Viet Nam, une visite qui démontre, selon lui, que « notre histoire n’a pas à dicter notre avenir » et qu’il est possible de panser des plaies profondes. Il a rappelé qu’aucun pays ne peut à lui seul relever les défis d’aujourd’hui et a observé qu’avec la création de l’ONU, le monde a progressé pour améliorer le quotidien de chacun. Pour poursuivre sur la voie du progrès, nous devons avoir plus de leadership et renforcer les capacités pour relever des défis plus complexes et plus interconnectés, a-t-il plaidé. Cela passera par une réforme du Conseil de sécurité, a estimé le Président, qui s’est déclaré favorable à l’élargissement de l’organe en augmentant le nombre des membres permanents et non permanents. Il a également appelé à sortir de l’impasse qui, trop souvent, bloque tout consensus au Conseil de sécurité. À cet égard, il a souhaité que celui-ci autorise l’envoi d’une mission en Haïti, où la population « n’en peut plus d’attendre ».
Biden a ensuite affirmé que les États-Unis sont disposés à faire en sorte que les institutions internationales soient plus efficaces et plus inclusives, comme le prouvent les mesures prises pour renforcer la Banque mondiale et élargir son financement à des pays à revenu faible et intermédiaire. Il a également dit avoir demandé au Congrès américain de débloquer davantage de fonds à cette fin. Selon lui, réformer les institutions peut changer la donne car il importe que les pays en développement aient leur mot à dire, en particulier dans la représentation du Fonds monétaire international (FMI). De même, a-t-il poursuivi, nous allons continuer d’essayer de réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour préserver la transparence, la concurrence et l’état de droit, tout en tenant compte d’impératifs tels que la transition énergétique propre, la protection des travailleurs et la croissance durable.
Poursuivant, le Président américain a mis l’accent sur le potentiel colossal des nouvelles technologies et sur les risques qu’elles comportent. À ses yeux, il faut veiller à ce que l’intelligence artificielle et les technologies correspondantes soient sûres avant d’être proposées au public. C’est pourquoi, a-t-il dit, les États-Unis sont prêts à coopérer avec l’ONU et d’autres organisations et pays pour mieux exploiter ces nouvelles ressources. Dans chaque région, a ajouté M. Biden, les États-Unis mobilisent des alliances pour proposer des solutions. Ils ont ainsi réuni 21 nations occidentales pour appuyer la Déclaration de Los Angeles sur les migrations et la protection et font progresser la coopération avec leurs partenaires dans la région de l’Indo-Pacifique. Nous avons aussi formé une coalition de plus de 100 pays contre le fentanyl et les drogues synthétiques, s’est-il enorgueilli, avant de rappeler l’organisation par son pays d’un sommet pour la démocratie, alors que des gouvernements démocratiquement élus ont récemment été renversés. Sur ce point, « nous sommes aux côtés de la CEDEAO, de l’Union africaine et d’autres organisations qui défendent le droit constitutionnel », a-t-il dit.
Biden a également souligné les efforts de son pays pour créer un Moyen-Orient plus durable et solide, en promouvant la coopération d’Israël avec ses voisins et une paix juste et durable avec les Palestiniens. S’agissant de la Chine, nous cherchons à gérer de manière responsable la concurrence entre nos deux pays « pour ne pas tomber dans le conflit », a-t-il précisé, insistant sur l’importance de travailler sur un pied d’égalité sur les questions climatiques. Observant que les récentes catastrophes naturelles nous montrent « ce qui nous attend si nous n’arrivons pas à réduire notre dépendance aux énergies fossiles », il a dit s’être attelé à ce dossier dès son entrée en fonctions, notamment en promulguant une loi « historique » pour conduire le monde vers un avenir non polluant. Mais il faut faire plus en aidant les pays à s’adapter à l’impact des changements climatiques et en honorant la promesse de verser 100 milliards de dollars à l’action climatique, a-t-il affirmé. Alors que la réalisation des ODD a pris du retard du fait de la pandémie et des autres crises, il s’est dit déterminé à « remettre le train sur des rails », en forgeant des partenariats et en mobilisant le secteur privé.
Sur le plan géopolitique, le Président américain a regretté qu’après plus de 50 ans de progrès en matière de non-prolifération, la Russie se soit retirée des accords sur les forces conventionnelles. Les États-Unis continueront de travailler de bonne foi pour contrer la menace des armes de destruction massive, a-t-il assuré, indiquant que son pays a détruit cette année ses derniers stocks chimiques. Il a par ailleurs condamné les violations par la République populaire démocratique de Corée des résolutions du Conseil de sécurité et s’est dit résolu quant au fait que l’Iran ne doit jamais acquérir l’arme nucléaire. Soulignant également le caractère sacro-saint de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et des droits humains, il a noté que, pour la deuxième année consécutive, ce débat est obscurci par « l’ombre de la guerre de conquête illégale et de provocation de la Russie contre l’Ukraine ». Réaffirmant l’appui de son pays à l’Ukraine pour qu’elle parvienne à un règlement pacifique, il a jugé que la Russie est la seule à pouvoir faire cesser cette guerre mais aussi la seule à faire obstacle à la paix. Pour elle, le prix de la paix est la capitulation de l’Ukraine, a-t-il dénoncé, avant d’appeler la communauté internationale à s’opposer à cette agression « pour dissuader toute nouvelle agression demain ».
Évoquant enfin la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui a 75 ans cette année, M. Biden a souhaité que le monde ne détourne pas le regard face aux abus, que ce soit au Darfour ou en Iran. Nous devons veiller à ce que les femmes et les filles aient des droits égaux et que les groupes minoritaires ne fassent pas l’objet de discrimination, a-t-il dit, notant que lorsque ces droits sont absents quelque part, leur absence se fait ressentir partout. Nous serons jugés à l’aune de notre façon d’honorer nos promesses, pour protéger la planète, protéger la dignité humaine et défendre les principes des Nations Unies, a-t-il conclu, en appelant à faire ce travail « ensemble ». Source :ONU AG/12530
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