La disponibilité d’un dictionnaire dédié au Changement Climatique pour informer l’humanité: « Édition Nature ».

Notre relation avec le monde naturel est rompue. Nous utilisons actuellement des ressources équivalentes à « 1,7 Terre », ce qui dépasse de loin les capacités de la planète à régénérer les ressources consommées.

C’est pourquoi il est important que de plus en plus de personnes participent à des actions de protection et de restauration de la nature et de la biodiversité.

Si l’action environnementale est un sujet nouveau pour vous, ou si vous suivez l’actualité climatique sans pour autant bien connaître les enjeux de la crise de la nature et de la biodiversité, alors ce guide, qui rassemble certains des termes et concepts les plus souvent utilisés et les plus importants, est fait pour vous.

Nous vous invitons à le lire, à l’ajouter à vos favoris et à le partager avec toute personne qu’il est susceptible d’intéresser.

crise

L’expression crise de la nature fait référence au déclin rapide et dangereux des ressources naturelles mondiales et à la stabilité de nos systèmes écologiques au cours du siècle dernier. Cette crise est portée par des activités humaines comme la déforestation, la surpêche ou la pollution, autant de phénomènes liés à des modes de production et de consommation non viables et à une population humaine en augmentation. À la base, la crise de la nature découle du fait que nous sous-estimons l’importance de la nature dans nos systèmes mondiaux et notre vie quotidienne .

L’humanité utilise actuellement des ressources équivalentes à « 1,7 Terre », ce qui dépasse de loin les capacités des écosystèmes de la planète à régénérer les ressources consommées. Cette consommation, qui est beaucoup plus élevée dans les pays à revenu élevé que dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, est à l’origine des trois crises planétaires que sont le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution.

Sur les huit millions d’espèces de plantes et d’animaux que compte la Terre, près de deux millions sont menacées d’extinction. Par ailleurs, plus de 75 pour cent des terres libres de glace, 66 pour cent des environnements marins et 85 pour cent des zones humides ont été considérablement altérés par les activités humaines. Pour passer d’une situation négative à une situation positive pour la nature, l’humanité doit impérativement préserver et restaurer un nombre bien supérieur d’écosystèmes terrestres, aquatiques et océaniques sur la planète, adopter des pratiques agricoles régénératives, passer à des modes de production et de consommation durables, et attribuer une valeur financière aux services rendus par la nature afin que ceux-ci puissent devenir une priorité des politiques et des investissementsLIMITES

Les limites planétaires correspondent aux limites des ressources et des systèmes de protection de la Terre qui permettent de créer un espace de développement sûr pour l’humanité. Les limites planétaires quantifient la vulnérabilité de systèmes vitaux et décrivent la nécessaire limitation de la croissance économique et démographique pour maintenir un environnement stable. En soulignant le fait que notre développement et notre survie sont contraints par des limites écologiques, ces limites remettent en question les conceptions économiques dominantes d’une Terre aux capacités illimitées.

Neuf processus régulent la stabilité et la résilience du système Terre et une limite chiffrée est définie pour chacun d’eux. En 2023, six limites planétaires − changement climatique, intégrité de la biosphère, changement d’usage des sols, utilisation et cycle de l’eau douce, perturbation des cycles biogéochimiques, entités nouvelles (p. ex. matières plastiques et produits chimiques fabriqués par l’homme) dans la biosphère − ont déjà été franchies, ce qui constitue un risque sérieux pour l’humanité et la vie sur Terre dans son ensemble. L’acidification des océans est également sur le point d’atteindre un seuil critique.TERRE

La dégradation des terres est le résultat d’actions humaines qui exploitent les terres, entraînant un déclin de leur utilité, de leur biodiversité, de la fertilité des sols et de leur santé globale. Les répercussions de la dégradation des terres sont profondes. De fait, le phénomène perturbe les régimes de précipitations, augmente la fréquence et l’intensité des événements météorologiques extrêmes comme les sécheresses ou les inondations, et limite la capacité des écosystèmes et des sols à stocker du carbone. Tous ces effets ont une incidence sur la sécurité alimentaire et sur la stabilité sociale et politique des sociétés, si bien qu’ils peuvent déboucher sur une augmentation de la pauvreté, des conflits et des migrations .

Si la dégradation des terres se poursuit au rythme actuel, 90 pour cent des terres de la planète pourraient être considérées comme dégradées d’ici 2050. La neutralité en matière de dégradation des terres (NDT) se définit comme « un état dans lequel la quantité et la qualité des ressources en terres nécessaires pour soutenir les fonctions et services écosystémiques visant à améliorer la sécurité alimentaire restent stables, ou augmentent, dans des échelles temporelles et spatiales et des écosystèmes spécifiés ». La NDT peut être atteinte en adoptant des pratiques de gestion durable des terres, en passant à des pratiques agricoles régénératives, et en restaurant les espaces naturels et les écosystèmes dégradés. Il est indispensable d’atteindre la NDT pour assurer la sécurité alimentaire d’une population humaine qui compte plus de huit milliards d’individus, dans la mesure où les pratiques agricoles actuelles dégradent les sols à un rythme jusqu’à 100 fois supérieur à leur rythme de régénération naturelle.

La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CLD) a pour objectif d’atteindre la NDT en enrayant puis en inversant cette tendance. Elle soutient 131 pays qui se sont engagés à mettre fin à la dégradation des terres à l’horizon 2030.

CENTRE

On appelle région névralgique de la biodiversité une région qui possède une très grande diversité d’espèces irremplaçables et menacées par la perte de biodiversité. Elles se définissent de la manière suivante : une région névralgique de la biodiversité compte au moins 1 500 espèces de plantes que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur Terre et a perdu au moins 70 pour cent de sa végétation naturelle d’origine .

Considérées comme les zones les plus riches de la planète sur le plan biologique, les régions névralgiques de la biodiversité rassemblent près de 50 pour cent de l’ensemble des espèces végétales uniques au monde et environ 35 pour cent des espèces d’oiseaux, de mammifères, de reptiles et d’amphibiens. Or, elles sont gravement menacées.

Ces régions sont au nombre de 36 dans le monde. Alors qu’elles devaient autrefois couvrir plus de 15 pour cent des terres de la planète, la part de ces habitats a été réduite aujourd’hui à environ 2,5 pour cent à cause de l’exploitation et des activités humaines. Le changement climatique ne fait que déstabiliser encore davantage ces écosystèmes et accélérer la disparition de ces habitats. Protéger et restaurer les régions névralgiques de la biodiversité est indispensable pour enrayer la perte d’espaces naturels et inverser la tendance, préserver les puits de carbone et prévenir l’effondrement des écosystèmes dont dépend la vie sur Terre.

Justeice

La justice environnementale a pour objectif de promouvoir la justice et la responsabilité en matière d’environnement, en insistant sur le respect, la protection et l’exercice des droits environnementaux pour les générations actuelles et futures, ainsi que sur la promotion du droit de l’environnement. Elle soutient le principe selon lequel chacun a le droit à un environnement propre, sain et viable .

La triple crise planétaire que nous traversons − perte de biodiversité, changement climatique, pollution − affaiblit les droits humains et aggrave les inégalités. En amplifiant les conflits et les inégalités structurelles et en mettant des personnes dans des situations de vulnérabilité toujours plus graves, en particulier celles qui appartiennent à des communautés déjà marginalisées, ces crises interdépendantes agissent comme des multiplicateurs de risques.

Par conséquent, la recherche de justice environnementale nécessite des solutions équitables qui respectent et protègent les droits humains et qui tiennent compte des limites planétaires. On citera notamment : protéger les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales ; prendre des mesures en faveur du droit à un environnement sain sur une planète habitable dans l’intérêt des enfants et des générations futures ; intégrer des principes de transition juste dans les actions en faveur d’un monde à faibles émissions et positif pour la nature ; garantir l’accès à la justice en cas de violations des droits fondamentaux de personnes qui mènent des actions de lutte contre la dégradation de l’environnement et le changement climatique.

eco

Le terme écocide recouvre les saccages ou les destructions de la nature causés, au détriment de la vie, par des « actes illicites ou arbitraires commis en connaissance de la réelle probabilité que ces actes causent à l’environnement des dommages graves qui soient étendus ou durables  ».

Plusieurs pays ont adopté une législation nationale sur l’écocide pour décourager les actions susceptibles de provoquer de graves destructions environnementales, établissant ainsi une responsabilité pénale personnelle pour de tels actes. Cela signifie que des individus, y compris des dirigeants d’entreprises et des chefs d’État, peuvent être poursuivis et encourir une peine d’emprisonnement pour avoir causé des dommages majeurs à l’environnement.

Les écocides portent atteinte aux pays et aux sociétés qui dépendent pour leur survie des services − air sain, eau potable, pollinisation, alimentation − fournis par des écosystèmes en bonne santé. Par ailleurs, pour les peuples autochtones et les communautés locales, la destruction de la nature causée par l’extraction des ressources et le changement climatique constitue également une menace pour leurs cultures et leurs modes de vie qui risquent de disparaître. Les écocides compromettent aussi fortement la capacité de la planète à subvenir aux besoins des générations futures ainsi que les chances pour celles-ci de pouvoir jouir de leurs droits fondamentaux universels.

AUT

Les modes de vie des peuples autochtones sont intrinsèquement faibles en carbone et mettent l’accent sur l’équilibre entre les humains et le monde naturel. Leurs pratiques traditionnelles ont peu d’effet sur l’environnement et y sont sensibles, favorisant des écosystèmes autosuffisants.

Les peuples autochtones ont été parmi les premiers à remarquer les changements climatiques, et leurs connaissances et leurs pratiques les aident à faire face à leurs répercussions et à s’y adapter. Le savoir autochtone, qui est intergénérationnel et communautaire, est une excellente source de solutions climatiques constructives qui sont en mesure de faire progresser l’atténuation, d’améliorer l’adaptation et de développer la résilience. Il peut également compléter les données scientifiques par des informations précises sur le paysage qui sont essentielles à l’évaluation des scénarios de changement climatique.

Les peuples autochtones et les terres qu’ils gèrent sont essentiels à la protection de la biodiversité mondiale, mais ils continuent d’être largement exclus de la quasi-totalité des processus décisionnels mondiaux sur le changement climatique et la crise de la nature. Leurs connaissances collectives, leurs judicieuses perspectives et leurs droits sur leurs terres ancestrales, territoires et ressources et leurs modes de vie doivent être reconnus et inclus dans les politiques et les actions environnementales.

éco

Une économie verte est un système économique qui favorise le bien-être humain et renforce l’équité sociale tout en s’efforçant de réduire les risques environnementaux et d’atténuer la rareté des ressources. Dans une économie verte, l’objectif est de parvenir à un développement durable en créant des emplois décents et des emplois verts, en préservant la biodiversité et les services rendus par les écosystèmes, en réduisant les émissions de carbone et la pollution, en encourageant une utilisation rationnelle des ressources, et en favorisant l’équité et la justice entre groupes sociaux et entre générations.

La finance verte joue ici un rôle crucial en cela qu’elle assure les flux financiers nécessaires provenant de sources publiques et privées vers des secteurs clés pour le développement durable, comme l’agriculture et la pêche, l’eau, les forêts, les infrastructures, l’énergie, l’industrie, la technologie, les transports ou le tourisme. Dans une économie verte, les investissements réalisés dans ces secteurs sont effectués en gérant les risques environnementaux et sociaux, tout en saisissant les opportunités qui offrent à la fois des rendements financiers et des avantages environnementaux, et en renforçant la responsabilité dans les pratiques financières.

L’économie verte cherche à produire des bénéfices tant sur le plan économique que sur le plan environnemental et social. En harmonisant les cadres réglementaires, en proposant des incitations financières publiques et en facilitant des financements verts dans tous les secteurs, les pays peuvent déterminer des synergies positives qui aideront à créer un système économique viable et inclusif profitant à la fois aux personnes et à la nature.

éco

Les océans du monde, leur température, leur chimie, leurs courants et leur vie, sont le facteur déterminant des systèmes mondiaux qui rendent la Terre habitable pour l’humanité. Notre eau de pluie, notre eau potable, la météo, le climat, le littoral, une grande partie de notre nourriture, nos médicaments et même l’oxygène dans l’air que nous respirons, sont tous fournis et régulés par les mers. Cependant, à cause du changement climatique, la santé de nos océans est désormais menacée.

Le concept d’« économie bleue » vise à promouvoir le développement économique, l’inclusion sociale et la préservation ou l’amélioration des moyens d’existence tout en assurant la durabilité environnementale des océans et des zones côtières.

L’économie bleue comporte diverses composantes, notamment des industries maritimes traditionnelles établies comme la pêche, le tourisme et le transport maritime, mais également des activités nouvelles et émergentes, telles que l’énergie renouvelable au large des côtes, l’aquaculture, les activités d’extraction des fonds marins et la biotechnologie marine.

Agriculture

L’agriculture régénérative est une façon de cultiver qui protège la santé des sols et la restaure et, en conséquence, réduit l’utilisation de l’eau, prévient la dégradation des terres et favorise la biodiversité. En réduisant autant que possible le labourage des terres, en pratiquant la rotation des cultures et en utilisant le fumier et le compost animaux, l’agriculture régénérative garantit que le sol stocke davantage de carbone, conserve davantage d’humidité et est en meilleure santé grâce aux communautés fongiques florissantes.

L’agriculture intensive est responsable du tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, utilise 70 pour cent de l’eau douce que nous consommons et entraîne la dégradation des sols par l’utilisation de machinerie lourde, d’engrais chimiques et de pesticides. Elle est également la principale contributrice à la perte de biodiversité. En revanche, l’agriculture régénérative contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à conserver l’eau et à restaurer les terres. Par ailleurs, un sol sain produit plus de nourriture ainsi qu’une meilleure nutrition et a d’autres effets positifs sur les écosystèmes et la biodiversité.

solutions

Les solutions fondées sur la nature sont des mesures qui visent à protéger, conserver et réhabiliter les écosystèmes ainsi qu’à en assurer une utilisation et une gestion durables, afin d’appuyer les efforts d’adaptation aux effets du changement climatique et d’atténuation à ces effets, de préserver la biodiversité et de promouvoir des moyens d’existence durables. Ces mesures privilégient l’importance des écosystèmes et de la biodiversité et elles sont élaborées et mises en œuvre avec l’entière participation et le plein consentement des communautés locales et des peuples autochtones, qui détiennent des connaissances intergénérationnelles en faveur de la protection de la nature.

Les solutions fondées sur la nature sont mises à profit de diverses manières dans l’ensemble des écosystèmes terrestres, d’eau douce, côtiers et marins. La réhabilitation des zones humides protège les communautés contre les inondations et la conservation des mangroves préserve les sources de nourriture et minimise l’impact des tempêtes. Les forêts absorbent le dioxyde de carbone, favorisent l’épanouissement de la biodiversité, renforcent la sécurité hydrique et préviennent les glissements de terrain, tandis que les parcs et jardins urbains contribuent à refroidir les villes et à limiter l’incidence des vagues de chaleur. Les pratiques d’agriculture régénérative permettent d’augmenter la quantité de carbone piégée dans les sols et de rétablir la santé et la productivité des terres.

Les solutions fondées sur la nature sont perçues comme offrant des avantages tant pour les populations que pour la nature, car elles permettent de résoudre une multitude de problèmes en une seule fois. Elles peuvent créer des emplois, offrir des opportunités nouvelles et plus résilientes en termes de moyens d’existence, et accroître les revenus tout en protégeant également la planète et en luttant contre le changement climatique.

boisement

Les forêts offrent des avantages considérables en éliminant le dioxyde de carbone et les polluants de l’atmosphère, en prévenant l’érosion des sols, en filtrant l’eau et en hébergeant la moitié des espèces terrestres d’animaux, de plantes et d’insectes. Le reboisement et le boisement sont deux des solutions naturelles les plus efficaces pour lutter contre le changement climatique et limiter ses effets.

Le reboisement est le processus consistant à replanter des arbres dans des zones où le couvert arboré était récent, mais où des forêts ont été perdues en raison de feux de forêt, de périodes de sécheresse, de maladies ou d’activités humaines telles que le défrichage agricole.

Le boisement est le processus de plantation d’arbres dans des zones qui n’ont pas été boisées dans l’histoire récente. Le boisement aide à restaurer les terres agricoles abandonnées et dégradées, à prévenir la désertification, à créer des puits de carbone et à générer de nouvelles opportunités économiques pour les communautés locales.

réensauvagment

Le réensauvagement est la restauration massive des écosystèmes endommagés par l’activité humaine. Plus que la conservation, qui est centrée sur la sauvegarde d’espèces spécifiques grâce à une intervention humaine dédiée, le reboisement consiste à réserver de grandes zones pour que le monde naturel se régénère selon ses propres modalités. Cela nécessite parfois la réintroduction d’espèces essentielles qui ont peu à peu disparu dans une région particulière, telles que les castors, les loups ou les grands herbivores, qui contribuent à façonner des écosystèmes entiers.

Le réensauvagement peut aider à lutter contre le changement climatique en éliminant plus de dioxyde de carbone de l’atmosphère grâce à des processus naturels sains tels que la régénération naturelle des forêts. Il aide également à prévenir l’extinction des espèces en créant des habitats à haute valeur naturelle qui permettent aux espèces sauvages de s’adapter aux changements climatiques et migrer à mesure que le réchauffement s’intensifie.

CAR

Un puits de carbone est un processus, une activité ou un mécanisme qui absorbe plus de dioxyde de carbone depuis l’atmosphère qu’il ou elle n’en émet. Les forêts, les océans et les sols sont les plus vastes puits de carbone naturels au monde.

Les océans absorbent le dioxyde de carbone depuis de l’atmosphère par le biais des écosystèmes marins et de la vie végétale et animale qu’ils abritent. Le carbone séquestré dans les écosystèmes marins est généralement appelé le « carbone bleu ». Les autres principaux puits de carbone naturels de la planète sont les forêts et les sols, qui stockent le carbone dans les arbres et la végétation, les zones humides et les tourbières, ainsi que dans les litières végétales.

De nos jours, la quantité de carbone émise dans l’atmosphère par les activités humaines telles que la combustion de combustibles fossiles et la déforestation est supérieure à ce que les puits de carbone naturels de la Terre peuvent absorber, ce qui se traduit par un réchauffement mondial et un dérèglement climatique. Les activités humaines et le changement climatique entraînent également une dégradation de ces puits de carbone naturels, menaçant de rejeter dans l’atmosphère le carbone qu’ils renferment. En conséquence, la protection des puits de carbone et l’expansion de leur capacité à absorber le carbone et à le stocker à long terme constituent une stratégie clé en matière de lutte contre le changement climatique et de stabilisation du climat.

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Les conversions de dettes en mesures en faveur de la nature sont des instruments financiers visant à réduire la dette extérieure d’un pays qui, en échange, s’engage à protéger la nature et la biodiversité et à lutter contre la perte d’espaces naturels et la crise climatique .

Souvent, les pays en développement lourdement endettés sont également très exposés à la dégradation de l’environnement et au changement climatique. Cela engendre un cercle vicieux dans lequel la dette limite les investissements que ces pays pourraient réaliser pour accroître leur résilience face aux effets de la perte d’espaces naturels et du changement climatique. Ces pays se trouvent ainsi encore plus exposés aux conséquences de l’effondrement des écosystèmes, de la disparition des ressources naturelles et des aléas climatiques, ce qui ne fait qu’aggraver leurs contraintes financières.

Les conversions de dettes en mesures en faveur de la nature permettent à des pays d’alléger le poids de leur dette, tout en stimulant leurs économies et en contribuant aux engagements qu’ils ont pris en matière de biodiversité, de climat et d’utilisation des terres. Dans certains pays, ces conversions de dettes ont permis de ramener la dette à 10 pour cent du produit intérieur brut (PIB).

On estime que ce dispositif pourrait permettre d’affecter 100 milliards de dollars à des mesures en faveur de la restauration des espaces naturels et de l’action climatique. Cependant, pour arriver à ce résultat, il faudra que le volume des transactions augmente considérablement .

acces

L’expression accès et partage des avantages signifie le partage juste et équitable des avantages qui découlent de l’utilisation des ressources génétiquesi.

Nombre de ressources génétiques précieuses provenant de plantes, d’animaux et de micro-organismes se trouvent dans des pays en développement riches en biodiversité. Souvent, elles sont protégées depuis des générations par les peuples autochtones et les communautés locales de ces pays, qui ont également préservé tout un savoir traditionnel concernant l’utilisation et l’importance de ces ressources. Elles peuvent avoir de nombreuses applications différentes − recherche médicale, innovation agricole, produits commercialisés comme des cosmétiques ou des boissons − et procurent de ce fait des avantages importants. Les avantages qui résultent de leur utilisation peuvent être financiers, éducatifs ou culturels et doivent être partagés équitablement avec les personnes ou les pays qui fournissent ces ressources.

Sans accords pour encadrer l’accès et le partage des avantages, ces pays, les peuples autochtones et les communautés locales pourraient ne tirer aucun bénéfice de l’utilisation commerciale de leurs ressources naturelles. En plus de protéger et de promouvoir l’équité, de tels accords encouragent également la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité.

VER

Les emplois verts sont des emplois décents qui contribuent à protéger et à restaurer l’environnement et à lutter contre le changement climatique. Les emplois verts se trouvent à la fois dans la production de produits et de services verts, tels que les énergies renouvelables, et dans les processus écologiques, tels que le recyclage. Les emplois verts aident à améliorer l’efficacité énergétique et l’efficacité des matières premières, à limiter les émissions de gaz à effet de serre, à réduire les déchets et la pollution, à protéger et à restaurer les écosystèmes, et à soutenir l’adaptation aux effets du changement climatique.

Au fur et à mesure de l’expansion du marché des emplois verts, les pays doivent s’assurer que la main-d’œuvre est équipée des compétences et de l’éducation spécifiques nécessaires pour les exercer. Cet objectif peut être atteint en investissant dans la formation des jeunes à de futurs emplois verts et en recyclant les travailleurs des industries à forte intensité de carbone. Ce dernier élément est essentiel pour garantir que les pays poursuivent une transition juste et que personne ne soit laissé pour compte.

glo

Le Cadre mondial de la biodiversité est un plan élaboré par l’ONU et ses États membres pour concrétiser la vision mondiale d’un monde vivant en harmonie avec la nature d’ici 2050. Le cadre a été adopté par 196 pays en 2022 lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15). Il fixe 23 cibles spécifiques à atteindre d’ici 2030, ainsi que quatre objectifs à long terme pour 2050 .

Le Cadre mondial de la biodiversité décrit une stratégie claire à l’intention des pays pour protéger et restaurer la diversité biologique. Les pays se sont entendus sur 23 cibles à atteindre d’ici 2030, y compris : préserver 30 pour cent des zones côtières et maritimes et 30 pour cent des eaux intérieures ; restaurer 30 pour cent des écosystèmes dégradés ; réduire de moitié l’introduction d’espèces invasives ; réduire les subventions néfastes de 500 milliards de dollars par an. À cela s’ajoutent les quatre objectifs à long terme, qui s’attachent notamment à : préserver la santé des espèces et l’intégrité des écosystèmes, et mettre fin aux extinctions ; utiliser durablement la biodiversité et en partager équitablement les avantages ; combler le déficit de financement des mesures en faveur de la biodiversité, qui s’élève actuellement à 700 milliards de dollars par an.

nat

Élaborés dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CDB), les stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB) sont des plans nationaux qui orientent les actions visant à préserver et exploiter de manière durable la biodiversité dans un pays.

Les SPANB sont des outils essentiels qui aident les pays à concevoir et hiérarchiser des actions de protection de la nature et à les intégrer dans les processus décisionnels, la planification économique et les politiques publiques. Leur rôle est particulièrement important pour intégrer l’action environnementale et la préservation de l’environnement dans les différents secteurs de l’action publique − un élément capital pour que les pays puissent atteindre les engagements pris au titre du Cadre mondial de la biodiversité et de la CDB. Il est important de faire de cette intégration une caractéristique majeure des SPANB, car les référents environnement nationaux sont rarement présents dans les ministères les plus influents.

Les SPANB aident les pays à s’aligner sur les 23 cibles et les quatre objectifs du Cadre mondial de la biodiversité de plusieurs manières : en abordant la nécessité d’intégrer les valeurs de la biodiversité dans les politiques gouvernementales ; en encourageant les entreprises à évaluer et à révéler les répercussions de leurs activités sur la biodiversité ; en encourageant une consommation durable ; en fixant des objectifs clairs en matière de financement et de moyens, en phase avec la vision d’un avenir positif pour la nature ; en garantissant l’équité, l’inclusion et la justice de genre dans les actions en faveur de la biodiversité.

Chaque pays signataire de la CDB doit élaborer un SPANB en fonction de sa situation et de ses capacités. Depuis 1993, 191 pays ont élaboré au moins un SPANB.

pos

L’expression « positif pour la nature » fait référence à un objectif mondial visant à « mettre un terme et inverser la perte de biodiversité d’ici 2030 par rapport à 2020 et atteindre un rétablissement complet d’ici 2050 ». Dit simplement, cela signifie faire en sorte qu’il y ait plus de biodiversité dans le monde en 2030 qu’en 2020 et poursuivre les efforts de restauration au-delà .

Les actions et les stratégies mises en œuvre pour atteindre cet objectif visent principalement à améliorer la résilience des écosystèmes, à protéger et enrichir la biodiversité, à stocker du carbone, à favoriser l’accès aux ressources naturelles et à réduire les risques pour la santé des sociétés au profit du bien-être humain et de la santé de la planète.

L’initiative « positif pour la nature » nécessite de passer de pratiques négatives qui dégradent les espaces naturels à des pratiques positives qui les restaurent et les pérennisent, en veillant à ce que les avantages procurés par la nature soient préservés et protégés. En protégeant les contributions vitales de la nature, une transition vers des pratiques positives favorise un développement socioéconomique durable et oriente l’humanité vers un monde dans lequel ses activités sont en harmonie avec les écosystèmes de la planète.

Atteindre l’objectif « positif pour la nature » renforcera in fine la résilience des individus et de la planète, offrant ainsi la vision d’un avenir dans laquelle santé écologique et prospérité humaine vont de pair.

Si vous avez trouvé cet article utile, consultez la première édition du Dictionnaire du Climat, qui décompose 40 termes et concepts liés au changement climatique.

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